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13 novembre 2011
C'est un spectacle de fous!
Ici, en pleine nature, les pales se jouent de la lune, les ombres roulent au sol, immenses,
les rotors grincent, les mâts grésillent, les pales battent l'air, les lumières rouges battent la mesure de ce vacarme ahurissant qui réduit la pleine nature à une zone industrielle immense, laide, bruyante.
Pas mal de brouillard en plaine. Mais plus nous prenons de la hauteur et plus le spectacle se dégage. La lune est pleine, le paysage pourrait être merveilleux. Il ne l'est plus, on le savait. Il est un peu plus de minuit. Nous prenons la route du Chasseral. Quelques plaisanteries plus tard, au sujet de l'antenne que nous comparions à des éoliennes entassées, nous arrivons au sommet. La mer de brouillard en contrebas au sud est impressionnante au clair de lune. Côté Nord, les choses se gâtent. Le scintillement blanc des éoliennes sur France lancent des appels nerveux dans la nuit, les clignotements rouges des éoliennes suisses relaient le message, plus lentement mais tout aussi sûrement. Le Jura, vaste étendue autrefois sauvage, intacte, cet espace qui nous rassurait parce que l'industrie et la construction l'avait épargné, combien sont venus ici l'admirer, s'y ressourcer? Combien sont venus se rappeler ici ce que le mot nature voulait dire? Le Jura. Avions-nous conscience de ce qu'il représentait de rempart à la folie destructrice qui gangrène le monde? Inconsciemment, sans aucun doute nous le savions. Parents pauvres de l'économie, nous trouvions dans le caractère de notre patrimoine naturel la force de nos combats et la raison d'y vivre.
Et puis, la magie des images satellites a mis à jour ces espaces libres à prendre. L'argent à disposition pour les projets inutiles, juste bons à rassurer un monde à la dérive, a mis le feu au poudre de ceux qui ne rêvent que d'encaisser. Le Jura est à vendre et cette fois ils sont preneurs. Pas pour développer un potentiel ou donner du travail à une région périphérique, non non. Juste envahir, imposer, dégrader, polluer, souiller, diviser, écraser.
Nous redescendons du Chasseral, la boule au ventre. Quel gâchis une fois encore constaté!
Plus nous roulons vers ce Jura, plus nous nous rapprochons des clignotements rouges. Partout. Plus proches. Plus forts.
Nous nos engageons à gauche sur un chemin de forêt. Devant nous, dans les arbres, les feux rouges clignotent à gauche, à droite, en haut, en bas. Tout ceci me paraît surréaliste. Il est une heure du matin. Nous débouchons alors sur l'inexcusable: Les éoliennes du Mont Soleil, anciennes et nouvelles générations confondues, sont là, devant nous dans cette clairière. Elles tournent toutes. Combien y en-a-il? Je ne peux même pas vous le dire. Il y a celles qui se dressent juste là devant nous, et puis celles plus éloignées mais si proches pourtant dans la nuit! C'est un spectacle de fous! Ici, en pleine nature, les pales se jouent de la lune, les ombres roulent au sol, immenses, les rotors grincent, les mâts grésillent, les pales battent l'air, les lumières rouges battent la mesure de ce vacarme ahurissant qui réduit la pleine nature à une zone industrielle immense, laide, bruyante. J'ai une pensée émue pour les animaux du coin. Une pensée de haine pour ceux qui ont osé faire cela alors qu'ils savent pertinemment que notre avenir n'en tirera rien d'autre que ces nuisances dramatiques. Une pensée émue pour le village de Bourrignon: Si il y a encore là-bas des gens qui regrettent les éoliennes sur leur village, qu'ils viennent ici juste une nuit de pleine lune, humide et splendide prendre la mesure de ce à quoi ils ont échappé.
Ne laissons plus faire cela! Jurassiens, nous valons bien mieux que ça! Osons affirmer la valeur de ce qui ne rapporte rien. Osons refuser de produire encore et toujours. Stop!