Et si le mystère des vaches mortes de Nozay était sur le point d’être levé ? Les récents résultats de différents prélèvements de cheveux et de poils réalisés par le laboratoire indépendant Toxseek sur les riverains, sur les éleveurs et les vaches vivant à proximité du parc éolien de Nozay (Loire-Atlantique), jette un trouble à une situation qui n’en manque pas.
Depuis 2014, après la mise en service de huit éoliennes, les humains y développent différents symptômes et pathologies (troubles du sommeil, douleurs, électrosensibilité) et l’éleveur Didier Potiron a perdu 340 veaux et vaches en six ans. « Aucun lien de cause à effet entre l’activité du parc et l’apparition des symptômes », assure pourtant la préfecture qui se garde bien de communiquer les détails des études réalisées au printemps 2019.
Les analyses du laboratoire Toxseek révèlent « une contamination des organismes humains et animaux aux terres rares ».
Les terres rares, tout autour de nous
Les terres rares ? Contrairement à leur dénomination, on les trouve un peu partout et, de plus en plus, dans notre environnement quotidien. Ces métaux supra conducteurs sont utilisés dans diverses technologies – téléphones portables, écran LCD, éoliennes… – ils sont également présents à l’état naturel. Autant dire, tout autour de nous…
D’où proviennent ces métaux ? Des éoliennes ? Non. Contrairement à d’autres modèles, « Vestas n’utilise aucun élément de terres rares pour l’éolienne V90 / 2 MW, car ce modèle n’utilise pas de générateur à aimant permanent », assure le fabricant.
Cette contamination transite peut-être par l’eau ou les sous-sols ? Les analyses toxicologiques menées par Toxseek posent le constat que « les taux de contamination les plus forts ont été relevés sur un sujet diagnostiqué très électrosensible ». Celles effectuées sur les poils de vaches ont révélé que « deux tiers des animaux présentent une contamination aux métaux deux fois supérieure à la moyenne d’une population d’animaux témoins supposés sains ».
Contamination similaire à Sainte-Pazanne
Plus troublant. L’association toxSeek Urgence qui a également réalisé des analyses toxicologiques à Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique) où des cas hors norme de cancers pédiatriques ont été découverts, pointe « un profil de contamination similaire » entre les cas de Nozay et ceux de Sainte-Pazanne. Mais « après de nouvelles analyses, nous avons noté que ce profil pouvait disparaître ou apparaître » .
La double exposition aux terres rares et aux champs électromagnétiques provoque-t-elle des maladies graves ? Cette découverte pourrait être fondamentale pour la santé publique. Il encore trop tôt pour le dire. L’Agence régionale de santé s’intéresse aux phénomènes à effet cocktail (ou « exposome »), mais « la recherche scientifique en matière d’exposome est encore balbutiante », indique l’ARS.
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