Dans la région, les géantes sont légion. La Basse-Normandie comptait 53 machines en 2012 tandis que la Haute-Normandie en a actuellement 160 réparties dans 29 parcs éoliens. «En 2013 la Haute-Normandie a le vent en poupe», vante elle-même l'Agence régionale de l'environnement. Surtout, d'autres projets d'installation sont à l'étude, notamment le vaste projet de parc éolien marin situé à 10 km des plages du Débarquement. 75 machines de 180 mètres de haut. «Toute la côte est déjà infestée mais une forêt d'éoliennes sur terre ne suffisait pas, bientôt s'ajoutera un parc en mer», s'indigne le président de la FED.
«Des douzaines d'éoliennes géantes vont être plantées au milieu du plus grand cimetière marin du monde»
À la veille des commémorations, où tous les yeux seront tournés vers la Normandie et où seront présents pléthore de chefs d'État et de gouvernement, la fédération militante anti-éolienne ainsi que Basse-Normandie Environnement (BNE) tirent la sonnette d'alarme. Dans un communiqué commun, elles «prennent acte du silence absolu autour du vaste projet éolien en mer situé en face des plages de Normandie où 10.000 soldats se sont sacrifiés le 6 juin 1944 pour libérer la France». Et provoquent le gouvernement en demandant au Président de la République, François Hollande, et à la Ministre de l'écologie, Ségolène Royal, «d'annoncer à toutes les délégations internationales, hôtes de la France, que des douzaines d'éoliennes géantes vont être plantées au milieu du plus grand cimetière marin du monde». «En découvrant la profanation d'un tel sanctuaire mondial, quelles auraient été les réactions d'Eisenhower, Churchill ou de Gaulle, s'ils étaient encore de ce monde?», interrogent les associations. Le 4 juin, la célèbre association Robin des Bois a elle aussi fustigé la future zone industrielle maritime qui, «hérissée de 75 monstres d'acier» et «occupant 50 km²», «menace l'horizon et les plages du D-Day». Elle réclame «une pause et une réflexion objective sur la mise en place des énergies marines».