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Ecos > 2013 > Contrepoints - Écologie : attention, un massacre peut en cacher un autre

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par Jean-Pierre Riou

Écologie : attention, un massacre peut en cacher un autre

La France va-t-elle exploiter ses ressources de terres rares au nom de l'écologie ? Avec quelles conséquences... écologiques ?

Terres rares
Exploitation des terres rares

Voici bientôt un an, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie présentait les grandes lignes de la réforme du code minier annoncée par le Premier ministre dans son discours de politique générale. Le projet de loi est attendu pour les mois prochains.

Cette réforme a pour objet, entre autres, de faciliter les démarches d’autorisation d’exploiter le sous sol national. Ce sous-sol recèle, en effet, des ressources d’intérêt capital. Entre autres, le gaz de schiste, mais particulièrement, les terres rares.

Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) s’est inquiété du risque de dépendance de la France pour ces terres rares en préconisant en priorité la recherche de ces terres rares sur le territoire national (note du 10/07/2013).

L’exploitation, et surtout le raffinage des ces terres rares est fort peu écologique, chaque tonne de ces terres rares produisant, pendant son raffinage, entre 9600 et 12 000m3 de gaz contenant fluorures, SO2, SO3, 75m3 d’eaux usées acides, et 1 tonne de résidus radioactifs. C’est la principale raison du quasi monopole de la Chine dans ce domaine (95% de la production), pour être la seule à accepter des scandales sanitaires comme celui de Baotou, en Mongolie, surnommé par les médias « le village du cancer ».

La Chine, consciente de ce monopole de premier plan stratégique, restreint ses exportations pour en faire flamber les prix et faire trembler l’Occident. Elle a échoué in extremis, par le véto de Canberra, dans sa première tentative de rachat de gisements hors de ses frontières, lors de sa proposition d'investissement majoritaire du gisement australien de Mout Weald par la China Non-Ferrous Metal Mining Co.

Ces terres rares sont en effet d’une importance cruciale en raison de leur présence dans de nombreuses applications technologiques modernes, comme les écrans vidéo, les téléphones portables, les composants de circuits électroniques…

Mais les applications les plus voraces restent les énergies renouvelables. Plus de 150kg de néodyme par MW de puissance éolienne installée sont nécessaires, selon le chiffre du ministère du Développement. La filière photovoltaïque n’est pas en reste et s'orienterait vers une technologie de couche mince, dite CIGS (Cuivre, Indium, Galium, Selenide).

Selon Novethic, le média expert du développement durable du 4/4/2011, 5g d'indium sont nécessaires à la fabrication d'un module de 130W, ce qui peut sembler anodin. Cela correspond pourtant à 38 tonnes d'indium pour une puissance d'1GW. Ce GW ne fonctionnant, de surcroît, qu'avec un facteur de charge entre 12% et 15%. La production mondiale d'indium n'est, elle, que de 1200 tonnes.

Le développement des énergies renouvelables est, pour cette raison, particulièrement responsable, non seulement des scandales sanitaires dus à l’exploitation des terres rares, mais aussi à cette véritable menace qui pèse sur l’Occident.

D’autre part, l’intermittence de la production éolienne renforçant la dépendance au thermique à flamme, chargé du « back up », l’énergie fossile nécessaire pour ce « back up » lorsqu’il n’y a pas de vent se trouvera d’autant plus nécessaire qu’il y aura plus de puissance éolienne installée.

Il ne semble pas nécessaire d’insister sur le lien entre l'importance du développement éolien et la nécessité de trouver du gaz de schiste.

Grâce au nouveau code minier, la France ne sera plus seulement hérissée de mâts qui vont la transformer en ventilateur géant, mais labourée, éventrée et souillée pour des décennies par des prospecteurs dont l’opportunité aura été provoquée en majeure partie par ces mêmes éoliennes.

Et tout cela sous la conduite d’un même ministère supposé en charge de l’écologie.

Contrepoints | 21 août 2013


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